Le torchon brûle entre Airbnb et les hôteliers. 26 d’entre eux ont en effet assigné en justice la plateforme de location entre particuliers, qu’ils accusent de concurrence déloyale.
Présentée par Eric Abihssira (vice-président confédéral de l’Umih et hôtelier-restaurateur à Nice) et Véronique Siegel (présidente de l’Umih hôtellerie et hôtelière en Alsace), l’assignation a été notifiée à la société le 20 juin dernier.
Les hôteliers partie prenante à l’action considèrent que la plateforme « ne respecte pas ses obligations » : certaines annonces ne comporteraient pas de numéro d’enregistrement, les annonces de plus de 120 jours pour les résidences principales ne seraient pas supprimées et la taxe de séjour ne serait pas systématiquement collectée, déclarée et payée.
En outre, Airbnb « manque à son obligation de surveillance qui impose à tout éditeur de contenus de veiller à l’absence de contenu illicite sur le site qu’il opère » estiment-ils, ajoutant que l’entreprise « est responsable des annonces illicites publiées sur sa plateforme, en violation de la réglementation applicable ».
« L’action a donc pour objet de mettre un terme à cette situation dommageable qui créé une concurrence déloyale et d’obtenir des réparations individuelles, sous forme d’indemnisation financière, des préjudices subis pour chacun des hôteliers de l’action », indique l’Umih.
« Nous ne sommes pas contre les plateformes mais les conséquences du non-respect de la loi française dépassent aujourd’hui la seule concurrence déloyale contre l’hôtellerie. La plateforme est en train de créer une dérégulation totale du marché locatif et amplifie la crise du logement que nous vivons. Les professionnels de l’hôtellerie-restauration sont en première ligne : on ne peut plus loger nos salariés, tout particulièrement les saisonniers ! » commente pour sa part Véronique Siegel.
L’audience publique est prévue le 6 septembre prochain devant le Tribunal de Commerce de Lisieux.
M.B.
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