Un été 2024 à plusieurs vitesses, dans la lumière des Jeux Olympiques : tel est le bilan touristique dressé le 3 septembre par Olivia Grégoire – ministre déléguée démissionnaire chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation – aux côtés de Christian Mantei – président d’Atout France – de Rose-Marie Abel – directrice général par intérim d’Atout France – et de Stéphane Villain, président d’ADN Tourisme.
Ainsi, après un été 2023 record en termes de fréquentation et de dépenses, l’économie touristique amorce une tendance à la stabilisation et à la normalisation. Si la fréquentation annuelle devrait atteindre les niveaux de l’an dernier, la saison estivale est plus nuancée, marquée par un mois de juillet en retrait et un mois d’août annoncé comme globalement stable.
Focus sur la clientèle domestique
Sur l’ensemble de l’été, 65% des Français sont partis en vacances ou en week-ends, en retrait de 2 points par rapport à 2023.
Un phénomène se dessine en particulier cette année : le report conséquent des départs vers le mois d’août. Alors qu’elles étaient en recul de 6% jusqu’à la mi-août, les nuitées domestiques se sont ainsi stabilisées sur le reste du mois.
Mauvaise météo, fin tardive de l’année scolaire, départs importants en mai, allongement de la saison estivale et augmentation des courts séjours : plusieurs facteurs permettent d’expliquer les tendances observées.
Le pouvoir d’achat est également au cœur des considérations des Français et constitue la première raison de non-départ (36%). Durant l’été, les hébergements collectifs marchands ont ainsi été moins fréquentés (-5% sur l’hôtellerie de plein air, -0,9 point de taux d’occupation dans l’hôtellerie) au profit des hébergements individuels comme le locatif (+10% de nuits en juillet et +13% en août), jugés plus économiques et plus souples en termes d’organisation.
La clientèle internationale au rendez-vous
De son côté, la fréquentation internationale est restée quasiment égale à 2023 en terme de nuitées. La période olympique a particulièrement contribué à l’attraction des clientèles lointaines, avec sur juillet et août des arrivées aériennes en hausse pour la Chine (+43%), le Japon (+13%) et les Etats-Unis (+13%).
A noter également : une relative stabilité des clientèles de proximité, Allemands et Belges notamment. En juillet, les dépenses internationales ont par ailleurs augmenté de 8% par rapport à l’an dernier.
Paris et sa région boostés par les JO
Sur l’ensemble du territoire, le tableau est assez complexe, entre les destinations boostées par les JO et celles plus en retrait sur l’ensemble de la saison.
Après un mois de juillet ralenti, Paris et sa région ont, logiquement, grandement bénéficié de l’événement, en accueillant +13% de touristes étrangers sur la période et +27% de touristes domestiques. Sur l’ensemble des territoires hôtes, (Ile-de-France et 8 métropoles), les nuitées françaises ont progressé de +12% et les nuitées européennes et longs-courriers de +16% durant les 19 jours Olympiques. D’autre part, les territoires méditerranéens ont été les plus dynamique, tandis qu’un net ralentissement de fréquentation a été observé sur l’arc atlantique jusqu’à la Manche, renversant la dynamique des deux années précédentes.
Une arrière-saison prometteuse
Enfin, la dynamique positive devrait se poursuivre sur les mois de septembre et d’octobre. Les feux sont en tout cas au vert sur l’hôtellerie de plein air (+16%), l’hôtellerie (qui affiche des réservations en hausse de 2 à 5 points sur les principales destinations urbaines) et le locatif (+6% à +9% en septembre et octobre).
« Malgré une fréquentation inégale, nous avons vécu un été exceptionnel en termes d’image, donnant à voir une France dynamique, audacieuse et formidablement accueillante à l’occasion des Jeux de Paris 2024 ! Les professionnels du tourisme, qui se préparent depuis des années pour faire progresser la qualité d’accueil et véhiculer une image positive, durable et inclusive de la destination France, ont vu leurs efforts récompensés. C’est en effet ensemble qu’il nous faut saisir l’opportunité de ces grands événements internationaux pour maintenir notre leadership mondial, accélérer notre transformation et positionner la France comme la destination de référence en matière de tourisme durable à horizon 2030 » déclare Christian Mantei, président du conseil d’administration d’Atout France.
« Nous avons assisté à un cœur de saison estival autant olympique qu’atypique : un démarrage plutôt tardif, des Jeux qui ont largement profité aux territoires hôtes et un mois d’août prometteur qui devrait permettre d’atteindre des résultats satisfaisants. Mais la saison n’est pas terminée et les semaines à venir, stratégiques pour nos destinations qui oeuvrent à une meilleure répartition des flux touristiques tout au long de l’année, devraient offrir de belles perspectives dignes de 2023 », ajoute Stéphane Villain, président d’ADN Tourisme.
M.B.
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