Pour la seconde année consécutive, l’activité des CHR est en baisse en volume. A côté d’une chute dramatique de 6,17 % des cafés tabacs, la restauration traditionnelle enregistre une baisse de près de 4 % et l’hôtellerie de plus de 2,5 %. Bien sûr, les chiffres 2003 étaient encore plus mauvais.
Seules les augmentations de prix ont permis aux différents secteurs du CHR d’afficher des progressions modestes. Cette baisse qui semblait conjoncturelle risque d’être structurelle. Car on ne fait pas progresser l’activité d’un secteur économique à coup de hausses de prix. Et pourtant, le CHR est obligé de consentir de telles hausses. Ce n’est pas que le CHR français soit inefficace. Si on le compare aux CHR européens, on note que la productivité française de la restauration est une des meilleures d’Europe : c’est en France que l’on trouve parmi les plus gros chiffres d’affaires par employé. La productivité est synonyme, en économie, d’efficacité et de bonne organisation. En revanche, la France détient, et de très loin, la palme de la plus grosse dépense en salaire par employé. Près du double de celui de la Grande-Bretagne ou de l’Espagne. Tous les efforts faits par les patrons d’établissements français sont noyés par cette vague monstrueuse que constituent les empilages de charges sociales diverses. Si les CHR français cherchent un ballon d’oxygène du côté de la TVA, c’est qu’ils sont plombés par les charges sociales. Pas étonnant non plus que la France se trouve isolée dans ce combat car tous les autres pays européens ne se trouvent pas dans cette situation critique.