Si l’économie française souffre de la rigidité de son emploi, on doit considérer l’hôtellerie restauration saisonnière comme un havre d’efficacité et de dynamisme. Elle emploie exactement ceux que le pays a tendance à oublier, les jeunes (près de la moitié des effectifs des saisonniers) et les femmes (plus de la moitié). Ce secteur a donc une fonction sociale particulièrement marquante. Mais, paradoxalement, au regard des idées reçues, cette fonction sociale s’accompagne d’une approche économique très libérale. Les saisonniers recherchent à travailler le plus possible pour gagner davantage. N’étant pas prisonnier du schéma fonctionnarisé qui s’étend depuis les grandes entreprises jusqu’aux plus petites, par leur statut différent, ils privilégient l’action, le travail et le revenu. Preuve que l’emploi et la satisfaction des travailleurs ne proviennent pas d’un encadrement administratif rigide des conditions contractuelles.
Cette double efficacité sociale et économique de l’hôtellerie et restauration saisonnière mériterait autre chose que des embûches et des interdictions de toutes sortes, mais plutôt des systèmes d’incitation. Le coup de froid sur l’accord de juillet 2004, la réforme du statut saisonnier auprès de l’Unedic représentent de nouveaux blocages que l’on pourrait prendre comme de l’acharnement contre une forme de libéralisme du travail qui dérange beaucoup de fonctionnaires.