Pour qui sonnera le glas ?
La loi sur la représentativité impose aux organisations de représenter au moins 8 % des entreprises syndiquées. Et ça ne rigole plus !
Dès la fin de cette année, il va falloir faire les comptes du nombre d’adhérents à jour de leurs cotisations et faire confirmer les résultats par un commissaire aux comptes. Cette obligation de certification s’appliquera à compter de l’exercice comptable du 1er janvier 2015. Plus question de comptabiliser l’éternel retardataire ou l’adhérent fantôme… La mauvaise habitude des chiffres fantaisistes va prendre fin. Les illusions aussi !
Qui va véritablement souffrir ?
L’Umih, c’est certain, va devoir enterrer sa crédibilité. Annonçant 80 000 adhérents depuis le début de la présidence de Roland Héguy, la fédération a de quoi paniquer si elle doit enlever de ses comptes tous les « adhérents » indépendants n’ayant pas payé leurs cotisations et en déduisant les adhésions des syndicats des chaînes hôtelières et de restauration dont elle se sert pour gonfler sa représentativité.
Le syndicat ne pourra pas prouver l’existence de la moitié des adhérents annoncés.
Les organisations professionnelles que Roland Héguy qualifie d’« ultra-minoritaires », pourtant bien réelles, méritent-elles d’être rayées de la carte ? Certainement pas ! Qu’il s’agisse d’établissements saisonniers ou subissant des contraintes spécifiques à un secteur ou une région, ces organisations ont certainement plus d’idées et d’énergie qu’une poignée de nantis, fonctionnaires du syndicalisme.
Le Groupement National des Indépendants a ouvert la brèche.
Le GNI, en regroupant les indépendants sous des valeurs communes, s’ouvre à « l’immense réservoir de ceux qui n’adhèrent à rien. » Et aussi aux ex-adhérents déçus par les « organisations qui ont le tort de rassembler des entreprises indépendantes ou des chaînes dont les valeurs et les cultures sont antinomiques ».
C’est une organisation crédible, dynamique et puissante assurant une représentativité capable de faire bouger les lignes : « Ce n’est pas à nos présidents d’aller faire le baise-main aux dirigeants politiques mais aux dirigeants politiques de se mettre à la disposition des dirigeants indépendants pour les aider à développer leurs entreprises. » Enfin un regard inversé sur le petit monde du pouvoir !
Industrie Hôtelière
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