Depuis quarante ans, l’emploi représente la préoccupation majeure des Français. Mais notre système économique, fondamentalement étatiste et socialiste (quelle que soit la majorité au pouvoir), n’arrive pas à résoudre le sous-emploi chronique qui perdure même en période de surchauffe mondiale. Parmi les seuls secteurs qui créent régulièrement de l’emploi et qui, en plus, ont un effet positif sur la balance commerciale, le tourisme figure parmi les plus brillants. Et dans le secteur du tourisme, la restauration et l’hôtellerie représentent le plus grand nombre d’emplois, en valeur absolue et en création. Cette spécificité vient d’être encore illustrée par la sortie d’une étude de l’Insee récemment publiée. En stratégie économique, on sait qu’il est plus facile de renforcer ses points forts que d’essayer d’être bon dans ses points faibles.
Pourtant, au lieu d’aider la restauration et l’hôtellerie à créer encore davantage de postes, toutes les décisions publiques concourent à freiner le dynamisme du secteur : TVA élevée, blocage sur le temps de travail, interdiction de fumer, etc. Un véritable masochisme collectif hérité d’une vision de la société où l’initiative privée est jugée comme suspecte et où les avantages collectifs sont perçus comme les caractéristiques d’une morale sociale. La France ne peut se défaire de ses vieux démons.