Aristocrates, grands bourgeois, artistes, ouvriers en congés payés : un mélange de classes sociales sous le soleil… Voici l’image, plus contrastée que partout ailleurs, que dégage l’histoire du tourisme sur le littoral provençal. C’est aussi celle de la société en perpétuel mouvement. Après le premier Empire napoléonien et l’émergence de l’âge industriel, le tourisme est élitiste. Seuls les aristocrates et bourgeois fortunés enrichis dans la banque et l’industrie fréquentent les riviéras françaises et italiennes, dans des villas et palaces luxueux à Hyères et Saint-Raphaël, puis dans la seconde moitié du XIXès, à Cannes, Nice, Beaulieu, Menton… Dès la fin de la 1ère Guerre Mondiale, le tourisme d’été relaie celui d’hiver, avec l’arrivée des Signac, Matisse, Bonnard, Picasso… Puis grâce aux congés payés accordés en 1936, on voit arriver une classe moyenne et une partie du monde ouvrier sur le littoral varois et des Bouches-du-Rhône. A partir des années 50-60, le tourisme est dopé par l’essor de l’automobile. Et c’est finalement avec la vogue du camping-caravaning, la création des gîtes ruraux et des résidences secondaires que le tourisme avide de nature remarquable pénètre dans l’arrière-pays pour se redéployer vers les villes et villages de l’intérieur. Le nombre de nuitées passées en région est plus équilibré à la fin qu’au début du XXè s. : 30 % dans le Var (1er département touristique de France en été), 25% dans les Alpes-Maritimes, 20 % dans les Bouches-du-Rhône, 10 % dans le Vaucluse et
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