Juste avant le débat à l’Assemblée nationale sur l’assouplissement de la loi des 35 heures, un sondage révélait que près de 70 % des Français se déclaraient en faveur de cette loi, et ne voulaient pas travailler davantage pour gagner plus. Un second sondage montre que cette opinion n’est pas partagée par les cadres. Ces derniers, qui gagnent déjà davantage, sont en majorité prêts à travailler davantage, surtout les plus jeunes (81 % favorables à travailler davantage), et surtout les cadres du privé (59 % de favorables). Les cadres du secteur public, qui ont du mal à atteindre les 35 heures, ne sont favorables qu’à 42 % à l’assouplissement de la loi. Ils restent ainsi fidèles à leur réputation. Ne sont pas inclus dans ce sondage les artisans, professions libérales et patrons de PME qui, eux, sont déjà plus proches des 55 heures que des 35 heures.
Il existe bien deux France : une, très minoritaire, qui nourrit l’autre par son travail. La seconde, majoritaire, qui revendique toujours plus d’avantages et toujours moins d’efforts. Du coup, le gouvernement ne se risque pas à revenir sur la loi des 35 heures qui n’a pas eu d’effets favorables sur l’emploi, comme il l’était annoncé.
Enfin, ceux qui, dans les CHR, refusaient la signature de la convention collective au motif que les 39 heures étaient acquis, pourront, s’ils en ont la lucidité, mesurer l’ampleur de leur manque de discernement.
