Quand il achète l’Hôtel Lutèce et l’ouvre en trois étoiles, Claude Chicheportiche crée l’étonnement chez les hôteliers. A l’époque, l’offre dans le quartier est surtout constituée d’établissements une étoile et non classés. A plus forte raison, avec 48 chambres, son offre en trois étoiles est la plus importante de l’arrondissement. Pour assurer un taux d’occupation à peu près constant, il diversifie d’emblée les pays d’origine de sa clientèle. «Si on travaille avec trop peu de pays, on est tributaire de leur conjoncture économique», note-t-il. Il amorce pour cela des liens avec les tour-operators étrangers tandis que les Français comptent pour la moitié des clients. Ni touristes ni hommes d’affaires, ce sont plutôt des provinciaux qui se rendent à l’un des nombreux instituts voisins (Ecole Normale Supérieure, Val de Grâce, Institut Curie…)
Trouver de nouveaux marchés
Ces choix sont récompensés par un taux d’occupation qui dépasse 80 % et permet de travailler longtemps hors de toute affiliation. Ce n’est en effet qu’en 2000 que le Lutèce entre dans Best Western «qui regroupe de bons professionnels, préserve l’indépendance et offre de bons outils pour la clientèle internationale.» Le choc du 11 septembre 2001 est surmonté en trouvant un nouveau marché, celui des TO anglo-saxons qui lui amènent des retraités américains, une tranche d’âge qui ne se soucie guère trop des risques d’attentat.
La crise actuelle amène une nouvelle donne. «Cette fois, la crise est globale, on ne peut compter sur la clientèle d’aucun