Implanter une architecture novatrice dans un quartier ancien se fait rarement sans heurts. Le propriétaire initial de l’hôtel La Pérouse qui l’a fait construire en 1993, le confirmerait après avoir rencontré l’opposition des riverains et des Bâtiments de France. Mais l’édifice a fini par voir le jour et Nantes par s’habituer à sa présence… au point de l’inscrire aux visites des Journées du Patrimoine. Quant à Gilles Cibert, propriétaire depuis février 2003, c’est en passionné qu’il en parle : « L’idée était de construire une oeuvre d’art qui se fonde dans le style du vieux Nantes. Les écoles d’architecture le citent d’ailleurs souvent comme exemple de modernité intégrée dans l’ancien. »
Coup de coeur pour un achat réfléchi…
Il existe en effet une certaine identité entre le bâtiment et les vieux immeubles qui l’environnent : leurs gabarits, l’aspect de la pierre, la façade nord qui penche... « sans compter le petit gain de place que procure ce dernier détail », ajoute Gilles Cibert. Mais l’optimisation de l’espace disponible ne s’arrête pas là. Les architectes Clotilde et Bernard Barto ont réussi à « caser » sept étages dans une hauteur qui en autorise juste quatre d’habitude. Leur inventivité a permis d’offrir 46 chambres. L’aménagement intérieur a été traité dans un esprit minimaliste en hêtre, avec des vasques en verre dans les salles de bain, très novateurs en 1993. « Je veille à conserver l’ensemble dans son aspect d’origine, je n’en suis que dépositaire »,