«Mon père est un homme d’avant-garde qui aime les défis», confie Agathe Albertini. Quand, à la fin des années 1960, elle lui soumet l’idée de créer un hôtel club sur les terres agricoles familiales, il la suit. A cette époque, le tourisme corse en est à ses balbutiements et Agathe, aînée d’une fratrie de sept enfants, a à peine 25 ans. Il fallait donc avoir le goût de l’aventure pour hypothéquer tous ses biens dans le but de créer un hôtel-restaurant-discothèque à la campagne.
C’est à Lucciana, à 20 km de Bastia, que La Madrague ouvre ses portes en 1972 tirant son nom de la fameuse maison tropézienne de Brigitte Bardot, alors au sommet de sa gloire. Situation économique critique de la Corse, incitation à l’investissement touristique, la famille Albertini bénéficie d’un prêt à taux bonifié de 2,5 % et d’une subvention de 54 880 euros attribuée pour toutes les créations de trois étoiles de plus de 32 chambres.
La Madrague tourne bien les trois premières années, mais sur des saisons très courtes. Quand la fréquentation s’effondre en 1975, la famille est obligée d’accepter l’entrée d’associés dans le capital. Associés qui tentent de les écarter de l’affaire. C’est peine perdue, les Albertini se battent sur le terrain et en justice. En 1990, ils récupèrent 100 % des parts de La Madrague. Une