Rencontre avec Jean-Louis Jama, Président de l’Umih 45
Le président de l’Umih Loiret, depuis son élection en 2007, a fait du recrutement et des formations son cheval de bataille. Il explique que le manque de motivation d’une grande partie des nouvelles recrues en cuisine n’est pas forcément une fatalité, à condition de se donner les moyens de réagir et de jouer le jeu de la transmission des savoir et de la passion, pour des métiers encore pleins d’avenir.
La formation et le recrutement des apprentis, sujet auquel nous consacrons notre dossier ce mois-ci, est toujours la première de vos préoccupations. Comment les choses évoluent-elles ?
On en est toujours au recrutement par défaut, et les niveaux ne cessent de baisser. Le problème continuera de s’amplifier, tant qu’on offrira les examens sur un plateau, pour ensuite envoyer les gamins au casse-pipe dès leur première confrontation au monde du travail. Cette logique vient de l’Education Nationale qui nous envoie pêle-mêle des personnes en situation d’échec, sans véritable souci d’orientation. Il faut alors qu’on les «rattrape» en leur faisant passer un CAP en deux ans… mais la réalité au bout du compte, ce sont des situations d’illettrisme et d’inadaptation.
Les apprentis arrivent en entreprise comme salariés, avec toutes les exigences que cela comporte, et quand ils se rendent compte qu’ils sont en décalage par rapport à ce monde du travail, ils abandonnent… cela concerne les trois quarts des